James Grangereau, sa vie
Il est né le 08 aout 1935 à la Chapelle THEMER dans la ferme de sa grand-mère Ocsilia, c’est l’ainé d’une fratrie de 4 enfants. Sa mère Jeanne est née à la Chapelle Thémer et son père Benjamin est né à l’Hermenault.
A cinq ans, avec sa sœur Paulette et ses parents, il déménage à Saint Martin des fontaines chez son grand-père Benjamin. Sa mère tient le café du village et son père est devenu coiffeur. Son grand-père et son père sont tous les deux musiciens, et ils vont l’initier très jeune à la musique, d’abord à l’accordéon puis à la batterie.
Il débute l’accordéon à 08 ans, à 12 ans il décide de devenir musicien professionnel et il intègre l’orchestre de son père à la batterie, puis à 15 ans il dirige son propre orchestre de 5 musiciens. Il va ensuite gravir tous les échelons en sillonnant le Bas-Poitou et en obtenant les premiers prix des conservatoires de Nantes puis de Paris. La famille s’est agrandie, James et Paulette ont deux frères : Guy arrivé en 1946 puis Jack en 1950.
En 1955 à l’âge de 20 ans, il est appelé à servir sous les drapeaux à la musique du 93 RI de Paris où il va troquer son accordéon contre un tuba. Pendant cette période il partira neuf mois en Algérie puis reviendra à Paris au 93 RI auprès de sa femme Nicole pour la naissance de son fils Lionel.
Une fois libéré de ses obligations militaires, James reste sur Paris où tout s’enchaine : les cabarets, les dancings, les nuits parisiennes : La belle Meunière, le Royal, La taverne de l’Olympia, l’Orée du bois avec Régine. Sa vie d’artiste est lancée et pendant 20 ans il va parcourir le monde.
D’abord avec les Stéréos pendant trois ans, en faisant le tour des bases américaines et des hôtels HILTON du moyen orient. Lors de ses retours sur Paris il va côtoyer les plus grands noms de la chanson française : Martine Caroll, Brigitte Bardot, Serge Gainsbourg, Sylvie Vartan, Johnny, ou Georges Moustaki. Il reprendra la route pour se produire dans les hôtels ATLAS d’Afrique de l’ouest : Agadir, Conakry ou Abidjan.
De retour à Paris il va accompagner Dalida pendant plusieurs tournées avant d’intégrer le groupe des trois ménestrels qu’il va accompagner pendant huit ans. Il va à nouveau parcourir la France et le monde avec des tournées au Canada, en URSS ou au Japon.
En 1975, James revient à Saint Martin des fontaines avec Josyane pour créer La Coussotte : le seul cabaret parisien à la campagne. C’est un succès, et pendant plus de 20 ans il va faire chanter et danser le sud Vendée.
Après un accident de la vie en 2001 et une longue rééducation à Niort, pendant 10 ans James donne des cours de musique et se produit à Fontenay le comte et ses alentours.
James est arrivé le premier février 2012 à la résidence Bellevue. Il vient rejoindre sa mère, Jeanne, qui réside au sein de la résidence depuis un an. Ils séjourneront ensemble à la résidence pendant deux ans. Initialement installé dans la chambre 48 qui deviendra la 226, il emménagera dans la 118 en 2017 pour pouvoir préparer son nouvel album « Bleu Tango ». Produit par Jean-Luc Ouvrard, l’album sera vendu à 1500 exemplaires en un an. Devant ce succès, Marianne Mélodie lui propose un second album : « Bleu Tango en croisière » sortira fin octobre 2019. Pendant les 13 années passés à la résidence Bellevue James a animé de nombreux après-midi pour les résidents, accompagné la messe du vendredi après-midi, organisé des apéros concerts et animé les repas festifs. Il ne manquait pas une occasion de sortir son accordéon pour jouer « joyeux anniversaire » à un résident ou à un membre du personnel, toujours avec beaucoup de joie et de sincérité. Il a organisé de nombreux concerts privés au « studio 118 » ou dans les résidences voisines.
Depuis l’âge de 8 ans il a vécu avec la musique, pour la musique, en musique. Son accordéon était le prolongement de son corps et de son âme. La musique était sa passion jour et nuit, et jusqu’au dernier mois de sa vie il a joué pour son plaisir. Entre l’écriture et la musique, James est resté hyperactif et plein de projets jusqu’à son dernier jour : il préparait avec beaucoup d’enthousiasme son 90 -ème anniversaire.
M. Grangereau nous a quitté lundi 12 mai, son souhait était de faire don de son corps à la science.
Il n’y a eu aucun temps de recueillement, de sépulture. A la demande des résidents, nous avons organisé une cérémonie en compagnie de ses amis musiciens, des personnes de son entourage et de toutes les personnes souhaitant participer. Après avoir retracé sa vie, et lui avoir rendu hommage, Mr Mignot le directeur a laissé la place à Maurice et Michel, des amis proches que le tango argentin a réunis. C’est un univers que M. Grangereau affectionnait particulièrement, il y a consacré son dernier album. Plus que les mots, la musique qu’ils ont interprété résumait à elle seule leur émotion face à la disparition de leur ami.
M. Grangereau était un homme de spectacle et de fête. Christophe et Dany, deux de ses amis animateurs, ont à leur tour rendu un hommage aussi festif que sa vie. Ils ont interprété des chansons qu’il a pu jouer, retracer des moments de sa vie en musique. Une fin de cérémonie aussi joyeuse qu’il pouvait l’être dans ses moments d’allégresse.
Merci James pour ta bonne humeur, ton extravagance, ta joie de vivre et ta musique,
Tu es resté toute ta vie le saltimbanque libre et talentueux de tes 20 ans,
Bon vent l’accordéoniste,


